“Je pratique l’agriculture biologique depuis 13 ans”, lance Marc-Olivier Bertrand, le jeune quadra du domaine Lacroix-Vanel, non loin de Pézenas dans l’Hérault. Dès le début de sa carrière, le bio a été clairement un choix pour le respect des sols et la qualité de la matière. “Le cahier des charges AB est le plus cohérent. Le suivre, c’est aussi garantir la santé du consommateur et du producteur. Et d’un point de vue écologique, c’est préserver la biodiversité. Nos armes ne sont pas les produits chimiques. On est obligé d'observer et de s’adapter à la nature” décrit il. Dans son domaine de 10 ha de vignes qu’il gère depuis 2016, il prend soin des arbres et des haies pour avoir des oiseaux et des insectes prédateurs. Comme les mantes religieuses qui dévorent les chenilles des papillons des tordeuses de la grappe. Avoir un sol vivant est également primordial pour lui, car “comment parler de terroir, si les sols sont sans vie”, pointe t’il. Il ne laboure pas en plein été et sème des engrais verts de légumineuses qui en fixant l’azote de l’air, limitent les adventices et décompactent les sols. Telle la permaculture de la vigne. Les résultats sont probants, surtout les années sèches. Associés à d’autres pratiques comme la taille-douce ou des rendements modérés, ses vignes sont durables. Non boostées, elles vivront au minimum 60 ans. En cave, tout est dosé. Les intrants (uniquement quand c’est nécessaire), le soufre, et la consommation d’eau. Il utilise un nettoyeur haute-pression, efficace pour réduire la consommation d’or bleu. Il souhaite aller plus loin. Il pense à la biodynamie et à sa future cave : “nous allons construire un chai enterré avec un toit végétalisé. Il se climatisera naturellement”. Cette agriculture l’anime et il y croit profondément : “même s’il y a des risques, comme cette année avec le mildiou. Il faut accepter d’avoir moins de rendements, car on va vers la qualité”. D’un vin produit dans un écosystème préservé.